Hello, merci d’avoir lancé cette intéressante discussion.
L’aventure a commencé pour moi il y a 3 ans quand mon beau-frère et moi nous sommes lancé le défi de ne plus rien utiliser de chez Google. J’étais alors un très gros utilisateur, utilisant à peu près tous leurs services (Gmail, calendar, contacts, google photos, google maps, YouTube, Google Drive, google docs, google sheets, google alerts…). Je trouvais les services proposés de grande qualité - et ils le sont toujours - et cette entreprise est quand même assez fascinante dans sa R&D. Je me souviens avoir suivi en direct la quasi intégralité des matchs de DeepMind contre Lee Sedol, un moment historique.
Mais alors, pourquoi vouloir quitter Google ? Parce qu’en utilisant leurs services, je leur rapportais de l’argent (j’avais estimé environ 30-50€ par an sur ma tête de pipe). Et que plus je me renseignais sur Google, plus je me rendais compte que la plupart des projets long-terme qu’ils finançaient étaient en inadéquation totale avec mes convictions humaines et religieuses. Alors certes, ça n’était pas mes 50€ en moins qui allaient faire couler un tel monstre, mais bon… je vous renvoie au dernier chapitre de Cyrano : le Panache ! Et jamais plus personne ne pourrait me reprocher d’avoir financé indirectement quoi que ce soit de ce qui sort de “Alphabet”.
Je mentirais si je n’ajoutais pas que :
- Le défi technique m’amusait
- J’étais également sensible aux argumentaires sur le contrôle des données personnelles, même si c’est pour moi secondaire et le restera toujours.
En guise d’aparté je regrette que l’argumentaire de tous les projets type FramaX, YunoHost, Mastodon et tutti soit uniquement centré sur la question de l’utilisation données par les GAFAM alors que selon moi le vrai terrain de bataille est plutôt l’utilisation que font les GAFAM des montagnes d’or que leurs rapportent ces données. L’argumentaire centré sur les données reste individualiste par essence, car il sous-tend simplement que c’est à chacun de faire son choix. Comme si le fait de donner ses données n’impliquait pas de conséquences au-delà des multiples sphères privées dont on a choisi librement d’athrophier l’intimité. Ça ne pousse pas vraiment à l’héroïsme : “je m’en fous, et ça n’implique que mes données après tout”
Le second argumentaire me paraît plus puissant car il implique une notion de bien commun et donne du sens à l’action collective. En ce sens je rejoins totalement @FugazziPL. Le vrai problème dépasse largement la consultation automatique de mon très banal emploi du temps par un crawler robotisé… Il concerne l’avenir de nos enfants selon la vision anthropologique des grands patrons de la silicon valley !
Bref. J’ai commencé petit, avec un Nextcloud sur un hébergement web OVH, et puis un jour j’ai découvert YunoHost (merci un commentaire de linuxfr.org). Je me suis renseigné, j’ai trouvé ça top, je me suis dit que j’attendrais la fin de mon abonnement web pour passer sur un VPS. Mais l’impatience était trop forte, j’ai donc installé YunoHost sur un VPS et négocié à posteriori avec OVH pour annuler mon web et me faire un avoir de la valeur résiduelle 
Quelques mois plus tard, j’ai déménagé en Chine où je me suis doublement félicité d’avoir quitté Google car l’ensemble de mes services était parfaitement disponible, là où la plupart de mes amis sont totalement coincés sur le net chinois où Google est censuré
Aujourd’hui, j’ai un serveur VPS qui tourne pas mal avec
- Un Nextcloud, point central pour toutes mes données, avec synchro des contacts, calendriers, notes, rappels…
- Rainloop en guise de webmail
- KeeWeb
- Une instance Mattermost pour discuter en famille (mais c’est pas encore parfait)
- Deux instances Wallabag
- OpenSondages
Le VPS me permet d’héberger mes données en France, d’éviter toutes questions compliquées de la part du gouvernement chinois, et de faire des sauvegardes automatiques et sûres.
Depuis maintenant 1 an je peux qualifier ma configuration comme stable, et je ne peux vraiment plus me passer de YunoHost. Sans YunoHost je pense que je ne serais jamais allé aussi loin dans mon projet “anti-Google”. Merci donc à l’équipe !